Publié le 22 Décembre 2021
Après avoir fortement souffert de la crise sanitaire de la Covid-19, Pierre & Vacances Center Parcs (PVCP), numéro un européen des résidences de loisirs a annoncé, ce lundi 20 décembre 2021, être entré en négociations exclusives avec un groupe d’investisseurs: Alcentra, Fidera et Atream.
Les futurs actionnaires majoritaires assurent vouloir poursuivre la mise en place du plan stratégique présenté, il y a quelques mois, plan visant à redresser l’entreprise et à accélérer une montée en gamme nécessaire.
La recapitalisation
D'un montant de 200 millions d'euros, cette recapitalisation comporte deux volets:
- Une augmentation de capital de 50 millions d'euros ouverte à tous les actionnaires mais garantie par Alcentra et Fidera.
- Un second apport de fonds propres par les nouveaux actionnaires
- Alcentra et Fidera pour 150 millions d'euros
- Atream pour 30 millions d'euros
- le reste à apporter par des créanciers obligataires désirant participer.
L’endettement actuel de 1,1 milliard d'euros environ serait réduit par la conversion en capital d'environ 550 millions d'euros de dettes. Cette somme comprend notamment le prêt garanti par l'Etat (PGE), et octroyé par une dizaine de banques françaises, de 240 millions d'euros. La conversion de ce PGE en capital reste toutefois soumise à l’accord de l’état et à des validations juridiques.
L’objectif est de ramener l'endettement net du groupe à environ 132 millions d'euros au 30 juin 2022 contre 530 millions à fin septembre 2021.
Cet espoir reste bien sur fortement dépendant de l'évolution de l'activité du groupe, notamment en raison du contexte sanitaire qui persiste.
L’abandon consenti à contre-cœur de plusieurs mois de loyers par plus de 16000 bailleurs individuels (80%) a très certainement contribué « utilement » à la signature de cet accord de recapitalisation.
Pour mieux assurer son avenir, l’entreprise se tourne désormais résolument vers l'investissement des institutionnels.
L’activité immobilière (nouveaux sites et vente d’appartements) serait externalisée via la création d’une nouvelle société foncière dont les modalités restent encore à préciser. Cette activité serait réalisée par une société foncière créée par Atream avec d'autres partenaires s'appuyant sur une entreprise de prestation de services dont Gérard Brémond serait actionnaire à 70%.
L’avenir des différents sites
La direction de Pierre et Vacances affirme qu’un recentrage sur les Center Parcs, (souvent présentés comme la pépite du groupe) et la cession des actifs les moins rentables ne font pas partie aujourd’hui des plans d’avenir.
Toutefois l’actionnariat étant profondément modifié, les choses pourraient évoluer surtout compte tenu des incertitudes sanitaires pesant sur les activités à venir.
En conclusion
Même si l’horizon s’éclaircit quelque peu, l’avenir reste incertain pour les sites ayant déjà une « certaine ancienneté ». Pour ces sites, l’anticipation vers une autonomie future n’est probablement pas à considérer comme un travail inutile.
L’état qui a versé 270 millions d’Euros sous forme de PGE continuera à avoir un œil attentif sur l’évolution du groupe.
Le sujet est également sensible sur le plan de l’aménagement du territoire et pour la Caisse des dépôts qui possède beaucoup d’appartements Pierre et Vacances.
Nous restons attentif sur les impacts que pourront avoir ces rapprochements.
Pour en savoir plus sur les nouveaux actionnaires :