Publié le 13 Mai 2021
copie journal les Echos
Pierre et Vacances trouve un nouveau financement
Le groupe a sécurisé pour 300 millions d'euros de nouveaux emprunts, dans l'attente de sa recapitalisation.
Publié le 11/05/2021 à 08:37, mis à jour le 11/05/2021 à 23:15
Un peu d'oxygène pour tenir encore quelques mois. En grandes difficultés, le groupe Pierre & Vacances-Center Parcs (PVCP) peut compter sur 300 millions d'euros de nouveaux financements. Le leader européen des résidences de loisirs a signé avec « ses partenaires financiers habituels », des banques essentiellement françaises, une offre ferme de refinancement destinée à « répondre aux besoins à court terme du groupe liés à ses activités et ses contraintes opérationnelles », a-t-il annoncé mardi 11 mai.
Cette offre se décline en deux tranches. La première, d'une valeur de 175 millions, sera mise à la disposition de PVCP début juin au plus tard. La seconde, d'un montant de 125 millions, dont 34,5 millions de prêt garanti par l'État (PGE), pourra être débloquée si besoin, en octobre 2021 au plus tard.
Cet accord permet à PVCP de respirer, dans l'attente de sa recapitalisation. « Sans ce soutien financier, le groupe aurait été placé en procédure de sauvegarde ou en faillite », résume un proche du groupe. Comme tous les autres acteurs du tourisme, PVCP a été frappé très durement par la Covid-19 qui a entraîné des fermetures de résidences, des frontières et l'arrêt des voyages internationaux. Au 1er semestre de l'exercice 2020-2021, le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 57,3 %, à 297,2 millions d'euros.
Pour la première fois de son histoire, PVCP a interrompu le versement des loyers aux 18.000 propriétaires d'appartements, dont il avait assuré la vente et qu'il gère en leur nom dans ses résidences de tourisme.
Les financements annoncés hier ne vont pas servir à régler les impayés de loyer.
La procédure de conciliation avec les propriétaires, ouverte début février pour une période de quatre mois, renouvelable, se poursuit sous l'égide du tribunal de commerce de Paris.
En quête d'investisseurs
Ce refinancement marque la première étape d'une évolution du capital et d'une réorganisation en profondeur du groupe, qui emploie 12.600 personnes. Le 18 mai, Franck Gervais, arrivé à la direction générale de PVCP le 1er janvier 2021, doit présenter un nouveau plan stratégique, baptisé « Re-Invention », concocté avec le cabinet de conseils Advancy.
Cet automne, PVCP, toujours contrôlée par son fondateur Gérard Brémond, via sa holding SITI (49,4 % du capital et plus de 50 % des droits de vote), espère boucler sa recapitalisation avec l'arrivée d'un ou de plusieurs nouveaux investisseurs. « Nous avons reçu des marques d'intérêt », assure un porte-parole du groupe.
La banque Rothschild a été mandatée pour travailler sur le dossier. Des fonds et industriels européens et américains l'ont regardé, à l'instar du fonds HIG Europe, qui a jeté l'éponge.
Le dossier n'est pas simple car, au-delà de la crise du Covid-19, le groupe qui supporte une lourde dette (330,6 millions, contre 131 millions à la fin de l'exercice 2018-2019), doit se remettre en question et investir massivement pour moderniser son parc de résidences. « Un tiers est à rafraîchir, un tiers à oublier tant il a mal vieilli et seulement un tiers est aux standards modernes », assure un expert.
Pour plusieurs analystes, la pépite du groupe, c'est Center Parcs, qui est très rentable, et le second actif à potentiel, c'est Adagio, dont le statut est hybride au sein du groupe dédié à la clientèle loisirs. Spécialisé dans les résidences urbaines orientées business, Adagio est en outre une filiale à parité avec le groupe Accor, qui aura sans doute son mot à dire.
copie Le Figaro Economie